Depuis quelques années ma copine est fan d'Emir Kusturica (ça sa dit Koustouritza mais on peut le prononcer à la française). Je t'entends grommeler toi au fond "Qui c'est celui-là encore ?". Et bien Emir Kusturica est un réalisateur d'origine Yoygoslave et donc Serbe maintenant puis-ce que la Yougoslavie n'existe plus depuis 1992 (ça se retrouve dans ses oeuvres). Mais aujourd'hui je ne vais pas parler du bonhomme, aussi intéressant soit-il, ni de ses films mais de son groupe de musique : Emir Kusturica and The No Smoking Orchestra. Groupe qui s'occupe d'ailleurs de la bande originale de certains films de Kusturica.
Le groupe (presque) au complet.
C'est lors de la soirée de clôture du festival de Cornouaille à Quimper que ma copine et moi avons eu le plaisir d'assister à un concert du groupe. Pas forcément fan de leur musique, mélange de rock, de musiques tziganes, des pays de l'est et populaires, j'y suis allé car c'était le cadeau d'anniversaire de ma copine et par curiosité. Au final j'ai été conquis !
Emir Kusturica et sa PRS.
Le concert d'une heure et demie était d'un dynamisme dingue, tant par la présence sur scène des membres du groupes que par la musique. Souvent enjoués et vifs, les morceaux sont entrainants. De plus les sketchs entre les morceaux, notament entre Kusturica (guitare / chant) et Dejan Sparavalo (violon / chant) montrent l'esprit décalé et déjanté du groupe. Seul regret, le bassiste en retrait. Peu voir pas souriant, il ressemble à un ex agent du KGB et était très statique par rapport au reste du groupe. Il jouait (très bien) mais presque tout le temps à côté de son ampli et sa baffle.
Danse sur un morceau de "La vie est un miracle".
Ma copine était aux anges car elle a pu monter sur scène aux côtés de son réalisateur fétiche lors de deux morceaux où des femmes étaient invitées à rejoindre le groupe pour danser. Depuis le temps qu'elle le tanne avec lui, ses films et son groupe...
Un excellent concert, un groupe proche du public, une chouette ambiance dans le public (sauf la bourrée venue jouer des coudes vers la fin) avec malgré tout la déception de ne pas avoir le droit à un troisième rappel malgré les vives ovations du public. De plus le groupe n'était pas au complet, le chanteur principal n'était pas là, ni le batteur habituel et le claviériste.
Mention spéciale lorsque Kusturica et l'autre guitariste, ont entamés le début de la troisième partie de Shine on You Crazy Diamonds - Part 1 de Pink Floyd à la guitare faisant ainsi gueuler quelques personnes (dont moi, Pink Floyd étant mon groupe préféré) avant de repartir sur un morceau du groupe qui était disons... Très différent ! Par contre les réflexes des concerts de metal restent, lever le bras en faisant \m/ n'était pas forcément approprié mais bon... Et ça manquait de pogos !
Oui ils tiennent l'archet du violoniste entre les dents !
Je ne regrette pas mes 60 € (30 x 2) et au final, j'aime bien cette musique. Emir Kusturica and The No Smoking Orchestra est typiquement le groupe plus intéressant qu'en en concert qu'en album studio, un groupe de scène en somme.
Et qui dit festival dit rencontres. Nous avons discuté avec Eliane d'Anger de Kusturica, de ses films, du groupe et de musique en général. Très sympa et enrichissant.
Désolé pour la faible qualité des photos, celles-ci ont été prises avec mon smartphone.
Je colle ci-dessous le morceau Unza Unza Time, plutôt représentatif du groupe (clip réalisé par Emir Kusturica) :
J'avais déjà parlé de L'Enfant Sauvage, le nouvel album du groupe français de death metal Gojira lors de la sortie du morceau donnant son nom à l'album, L'Enfant Sauvage. Le 26 juin l'album est sorti et après les avoir loupés à Brest (pas d'sous, pas d'potes dispos) j'ai donc craqué pour l'album le 29 juin à l'occasion d'une virée à Rennes pour l'oral final de mon BTS.
Après quelques écoutes de l'album au calme et en voiture je suis en mesure d'en parler et voici mon verdict : ça tue. Gojira fait du Gojira et bon dieu que c'est maîtrisé. C'est assez incroyable de constater que quasiment tous les morceaux sont bons. Dès le premier morceau, Explosia, les Basques envoient tout et tout le reste suit à merveille. Tout est toujours fluide et parfois même langoureux. Joe Duplantier (chanteur / guitariste) s'essaye même à de nouveaux styles de voix sur le rythme frénétique de la double pédale de Mario Duplantier. Les riffs sont simples et efficaces et le style de Gojira est toujours bien présent : aller-retour, cordes à vide et tapping fluide.
Une bonne photo d'un groupe de metal est en noir et blanc avec des regards sombre et sérieux.
Quelques points négatifs parce qu'il en faut. On retrouve le même schéma que dans les précédents albums : on envoie la sauce, on fout un interlude (qui ne vaut pas The Silver Chord à mon goût) et ça repart. J'ai aussi dit que presque tous les morceaux étaient bons, presque. Même si cela fait partit du style du groupe, les trois derniers morceaux (hors les deux plages bonus) m'ont laissés un petit goût amer. Ils semblent être là pour calmer, baisser la tension de l'album mais ils m'ont semblé trop lentes et calmes. Dernier petit point : même s'il s'agit de la marque de fabrique du groupe, ils usent et abusent des cordes à vides et du slide à un tel point que cela en devient parfois cliché. Un gros aller-retour, cordes à vides, on remonte le manche en slide et on repart.
A noter que l'album est vendu dans un chouette digipak comprenant l'album, un livret un peu trop succin avec juste les paroles et une photo du groupe et le DVD d'un live aux Eurockéennes en 2009 qui n'est, me semble-t-il, pas leur meilleur prestation. C'est tout de même un ajout sympathique pour un CD toujours trop cher (17 €). En plus le packaging n'a pas la classe de celui de The Way of All Flesh. A noter qu'un q'un CD + DVD live de la tournée The Way of All Flesh, The Flesh Alive, vient de sortir. Je me retiens pour ne pas craquer.
Dans l'ensemble L'Enfant Sauvage est donc un excellent album mais qui n'arrive pas tout à fait à la cheville de The Way Of All Flesh. Néanmoins ça fait plaisir de retrouver Gojira après 4 ans d'absence.
Juste un tout petit billet pour dire que le premier single du nouvel album de Gojira, L'Enfant Sauvage, est disponible à l'écoute sur le site Pitchfork.
Je l'ai écouté trois fois avec un casque de merde donc je ne peux pas juger correctement mais je n'ai qu'une chose à dire sur ce que j'ai entendu : Gojira fait du Gojira. C'est plutôt très sympa, assez calme, on retrouve les plans classiques du groupe (surtout sur le pont au milieu du morceau avec des cordes aiguës à vide et des glissés sur le manche de la guitare) mais toujours tellement classe.
Pour écouter, tu clique cette superbe pochette !
En tout cas ça fait plaisir de retrouver les frères Joe et Mario Duplantier et leur clique pour un nouvel album 4 ans après l'excellent The Way of All Flesh et des mois de teasing sur Facebook et YouTube. Gojira est clairement le groupe qui montre qu'un groupe de Death Metal français peu tout à fait percer sur la scène internationale.
Le nouvel album sera disponible le 26 juin et j'espère bien aller m'exploser les cervicales headbanguer donc à La Carène à Brest le 18 Mai (si il reste des places d'ici que je me décide).
Je ne résiste pas à l'envie de mettre deux morceaux géniaux de The Way of All Flesh : le binaire Oroborus et le délicat The Silver Chord (toi qui n'aime pas le metal, écoute The Silver Chord, c'est un ordre !) avec en bonus le son pourri de YouTube.
